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Le 1er décembre dernier, j’ai eu le plaisir de participer avec mes collègues Julia Litzen et Véronique Trabujo, à une journée de réflexion interdisciplinaire autour de la césarienne, à l’UNIL à Lausanne, répondant à l’invitation de Caroline Chautems et Irène Maffi, toutes deux anthropologues et actuellement engagées dans une étude sur le vécu des parents qui vivent un accouchement par césarienne en Suisse Romande.
Plusieurs professionnel-les avec des compétences spécifiques dans le domaine et des femmes ayant vécu une césarienne ont échangé sur leurs expérience, sur le vécu des femmes, sur la qualité de le prise en charge des femmes césarisées en Suisse et sur les moyens de l’améliorer.
Très riche en enseignements et en émotions, cette journée m’a rappelé l’importance de parler de la césarienne. Souvent banalisée, minimisée, elle peut laisser des traces physiques et émotionnelles et impacter la santé des femmes et des familles sur le long terme.
Trop souvent, le suivi post-partum des femmes ayant vécu une césarienne s’apparente à un suivi post-partum classique et les professionnel-les ne prennent pas toujours en compte ses spécificités : que peut-on faire pour favoriser une bonne cicatrisation ? Comment réapprivoiser son bas-ventre après une telle opération ? Comment prévenir ou traiter les adhérences ? Comment digérer le choc d’une césarienne d’urgence, la peur de mourir ou qu’il arrive quelque chose à son bébé ? Comment faire le deuil de l’accouchement que l’on souhaitait avoir ? Que faire des douleurs pendant les rapports sexuels survenant après un césarienne ? (car oui, contrairement aux idées reçues, les douleurs pendant les rapports sont très fréquentes après une césarienne !) Que faire des douleurs persistantes dans le bas ventre ou le bas du dos ?
Nombres d’approches et d’outils peuvent s’avérer de précieuses ressources après une césarienne : ostéopathie, physiothérapie, massages thérapeutiques, réflexologie, TRE, acupuncture et j’en passe, Mais malheureusement, les femmes ne sont souvent pas aiguillées vers ces ressources par leur gynécologue. Beaucoup s’entendent dire qu’il est normal d’avoir des douleurs persistantes et des séquelles de la césarienne, et leurs plaintes ne sont pas toujours prises en compte.
Donc qu’on se le dise : les séquelles d’une césarienne ne sont pas une fatalité et il existe des moyens pour y remédier, ou au moins des espaces pour en parler. Je rêverais d’une plateforme en ligne qui répertorie infos, bons plans et bonnes adresses autour de la césarienne, comme cela existe pour l’endométriose. En attendant, je mets modestement quelques liens utiles sur mon site, et qui sait, dans le futur, quelque chose de plus grand pourra éclore de toutes ces réflexions !
Et bien sûr, je suis disponible pour accompagner les femmes qui souhaitent se préparer à et/ou se remettre d’un accouchement par césarienne.
